D’abord professeur de philosophie, Yves Cusset a cherché à rendre la discipline « plus légère et plus rigolote » en l’enseignant à ses jeunes élèves. « Ça marchait bien, et je me suis dit que je pourrais en faire un spectacle. » Plusieurs spectacles sont ainsi nés de cette idée, parmi lesquels « Rien ne sert d’exister » que le philosophe-humoriste viendra présenter le jeudi 3 octobre à Saint-Brieuc lors d’une soirée au profit de l’association Maison de vie, Maison d’envies.
Si cela fait plus de dix ans qu’Yves Cusset présente « Rien ne sert d’exister », l’humoriste ne s’en lasse pas pour autant. « Ce n’est pas un spectacle figé », insiste-t-il. « Je crée toujours de l’interaction avec le public, ce qui laisse beaucoup de place à l’improvisation. Même si je l’ai joué plus de 400 fois je suis toujours très heureux de le jouer, surtout quand il y a une résonance comme ici. »
« La mort n’est qu’un concept. La réalité, c’est qu’il y a une multitude de gens qui meurent différemment en portant un regard différent sur la mort. »
Yves Cusset, philosophe et comédien
Après avoir joué au profit de notre association jumelle du Finistère, Ti An Traezh, Yves Cusset a donc accepté de venir se produire en spectacle à Saint-Brieuc, cette fois pour une soirée dont les bénéfices iront à notre projet de maison de vie. Son engagement pour la cause, il l’explique par ses convictions personnelles. « Je trouve ça particulièrement important que des soignants se mobilisent pour améliorer les conditions de vie des personnes qui ont une maladie chronique et/ou incurable », affirme l’artiste. « Quand l’État n’a pas de moyens, ce sont souvent les associations qui s’y substituent. Et si je peux soutenir le projet en proposant quelque chose qui fait écho à cette problématique, j’en suis ravi. »
Car la thématique du spectacle du comédien (dont vous trouverez le teaser en fin d’article), n’est pas sans rappeler le contexte dans lequel s’inscrit le projet de maison de vie. « Par l’humour, j’aborde la question des derniers jours, de la mort, des proches. Mais pas de manière réaliste », précise-t-il cependant. « Ce n’est pas un spectacle sur les soins palliatifs, c’est une approche humoristique des grandes questions existentielles, en particulier celles qui ont trait au temps qui passe. »
Quand on l’interroge sur le regard qu’il porte sur la fin de vie en tant que philosophe, Yves Cusset résume ainsi sa réponse à ce vaste sujet : « le fait de se pencher sur la fin de vie transforme l’approche philosophique qu’on peut avoir de la mort. Quand on est en rapport avec ça, on comprend que la mort n’existe pas : ce n’est pas une réalité, c’est un concept. La réalité, c’est qu’il y a une multitude de gens qui meurent différemment, en portant des regards différents sur la mort. Se pencher sur cette réalité, sur la pluralité des situations, permet au philosophe de sortir de l’abstraction. Pour le dire en peu de mots : c’est penser moins pour se pencher plus ».
Jeudi 3 octobre, 20 h 30, auditorium du lycée du Sacré-Cœur de Saint-Brieuc, tarif unique 12€ (la billetterie en ligne, c’est par ici !)