• Bretagne, Côtes d'Armor

Dr Véronique Le Mée : « Je vois mal comment on pourrait se passer de structures comme celle-là »

Véronique LE MEE Médecin spécialisé en soins palliatifs

Le Docteur Véronique Le Mée est médecin spécialisée en soins palliatifs. Pour elle, la Maison de vie imaginée par l’association, c’est tout simplement l’avenir.

Véronique LE MEE Médecin spécialisé en soins palliatifs
Véronique LE MEE Médecin spécialisé en soins palliatifs

Lorsque le projet de l’association Maison de vie, Maison d’envies a vu le jour, c’est tout naturellement que Christine Rault s’est tournée vers le Docteur Véronique Le Mée, qu’elle connaissait par le biais de son travail au sein du réseau de soins palliatifs des Côtes d’Armor.

« Quand Christine m’a appelée pour me parler du projet, j’ai dit : c’est exactement ce qu’il faut, allez-y ! », se souvient Véronique Le Mée.

Et en ce qui concerne la fin de vie, la doctoresse bretonne sait de quoi elle parle. D’abord diplômée de médecine à Rennes, Véronique Le Mée a effectué son stage de fin d’études à La Martinique, où elle est ensuite restée durant vingt-trois ans. Après y avoir été interne dans un premier temps, elle a décroché un poste de chef de service à l’hôpital Saint-Esprit. « On nous demandait très souvent de prendre en charge des patients en fin de vie alors que la plupart des autres établissements se défaussaient », raconte-t-elle. « A force, on a acquis un savoir-faire. »

Au bout d’un certain temps, l’hôpital s’est donc mis aux normes en adaptant ses locaux aux soins palliatifs, tandis que le Docteur Le Mée a passé le diplôme nécessaire à la spécialisation. Finalement, l’hôpital Saint-Esprit est devenu une référence sur le territoire, ce qui a fini par donner lieu à d’autres initiatives, notamment une équipe mobile inter-hospitalière de soins palliatifs créée par Véronique Le Mée pour aider et soutenir les équipes des autres hôpitaux.

Lorsque la Bretonne a souhaité rejoindre sa région natale il y a de cela six ans, l’hôpital de Guingamp l’a recrutée pour prendre en charge la création d’une unité de soins palliatifs pour l’ensemble du territoire (Guingamp, Lannion, Tréguier, Paimpol, Lamballe, Saint-Brieuc). Après une période de mûrissement du projet, ce dernier a vu le jour en 2014. « L’unité a tout de suite été remplie », témoigne la doctoresse.

« Je vois mal comment on pourrait se passer d’une maison de vie sans engorger le système. »

Dr Véronique Le Mée

Si les circonstances ont aujourd’hui amené Véronique Le Mée à changer de poste, cette longue expérience dans les soins palliatifs l’a amenée à constater les véritables besoins du territoire et les limites de la prise en charge hospitalière.

« Dans une unité de soins palliatifs, il faut que ça tourne. Quand les patients sont stabilisés, on voudrait les remettre dans la vraie vie, mais beaucoup n’ont pas de famille, pas de logement adapté ou nécessitent une surveillance accrue. Ils ne peuvent donc pas repartir chez eux. Il y a clairement une justification pour une structure comme une maison de vie. »

Véronique Le Mée a frappé à toutes les portes pour convaincre chacun de la nécessité de la création d’une maison de vie, « mais ce n’est pas évident de créer quelque chose de neuf dans une période de restrictions et d’économies. »

Néanmoins, la spécialiste se veut confiante en l’avenir. « Je vois mal comment on pourrait se passer de structures comme celle-là sans engorger le système. Je suis persuadée que l’association finira par remporter ce challenge et à ce propos, je reprendrais les mots de Martin Luther King : nous allons réussir car il ne peut en être autrement. »

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