Emmanuel Macron s’est exprimé jeudi 7 mars lors d’une conférence de presse sur le sujet du projet de loi pour la fin de vie : d’après lui, le texte pourrait être présenté dès le mois d’avril en Conseil des ministres. Il serait dans la foulée examiné par le Parlement, à partir du mois de mai donc. Les débats parlementaires sont en revanche susceptibles de prendre du temps, aucune procédure accélérée n’étant enclenchée.
S’il est question dans ce projet de loi de la possibilité de demander une aide à mourir sous certaines conditions, ce qui soulève le plus de débats, nous sommes par ailleurs pleinement concernés par l’autre volet de ce texte, qui aborde le sujet des soins palliatifs. Le président de la République a assuré que ces derniers seraient remis « au cœur de l’accompagnement », et ce « avant même que la loi ne soit promulguée ». La stratégie décennale de développement des soins palliatifs, que nous attendions initialement fin janvier, devrait ainsi être dévoilée fin mars, selon les dires d’Emmanuel Macron.
En attendant, nous ne pouvons de notre côté que continuer de constater à quel point le besoin de structures alternatives, entre le domicile et l’hôpital, est présent et pointé du doigt partout en France.
Ainsi, le mois dernier, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs a dévoilé les résultats d’une étude portant sur le profil des patients susceptibles d’être accueillis dans les futures structures d’accueil de type maison de vie.
Sur les 113 équipes de soins palliatifs qui ont répondu à cette enquête, 92 ont estimé qu’au moins un patient dans leur file pourrait relever d’une prise en charge en maison d’accompagnement et de vie (de 1 à 22 patients par unité). L’étude a porté sur trois cents patients au total.
La Dr Sylvie Schoonberg, représentante du groupe de travail de la Sfap responsable de cette étude, en conclut que les futures maisons d’accompagnement répondraient à « un besoin qui n’est pas pourvu », des patients ayant été identifiés dans de nombreuses structures.
L’ETUDE EN CHIFFRES
69 ans C’est l’âge moyen des patients identifiés, avec une amplitude allant de 16 à 98 ans.
18 heures C’est le nombre d’heures minimum que passent au lit 72% de ces patients, avec une autonomie très réduite donc.
Pour 77% d’entre eux, c’est le cancer qui constitue la pathologie principale.
2 à 3 C’est le nombre de soins quotidiens nécessaires pour respectivement 55 et 27% des patients, avec en tête de liste la préparation et la surveillance de prise de traitement par voie orale.
1 à 3 mois C’est la durée estimée nécessaire de la majorité des séjours, même si d’autres resteraient inférieurs à 1 mois.